Overview des travaux en cours (2/2)

Suite et fin de l’état des lieux, avec le second projet.

Le second projet a un nom, encore provisoire (même s’il me parle et que je l’aime beaucoup), mais je préfère pour le moment le garder pour moi.

En attendant, on va l’appeler juste IYADMDLSLR, et si vous êtes joueurs, vous pouvez essayer de deviner à quoi correspondent les initiales. Si vous trouvez, c’est que vous êtes trop fort, et si vous êtes le premier, je vous offre un exemplaire dédicacé quand il sera publié ! Promis !

Comme c’est un peu long à écrire, on va le baptiser projet IYA.

Alors, on est dans quelque chose d’assez différent de l’univers onirique des contes de fées et du Prince Charmant.

Le projet IYA a pour fil conducteur la maladie d’Alzheimer. A priori, c’est pas un thème très amusant mais l’ouvrage ne se veut pas un texte trop sérieux, aux accents dramatiques ou misérabiliste. L’idée, c’est d’explorer la maladie d’Alzheimer en tant qu’expérience humaine dans toute sa complexité, en abordant le thème avec un peu d’humour et beaucoup d’humanité. C’est pour ça que je reviens à mes premières amours (j’avais mis ça de côté dans « Une nuit avec le Prince Charmant »), à savoir l’écriture en première personne.

Le texte est aussi écrit au présent. Je n’avais jamais fait ça avant, mais ça me paraissait tellement naturel que je n’y ai même pas réfléchi, ça s’est trouvé comme ça.

Mon héroïne parle.

Elle parle même beaucoup, c’est une bavarde. Elle parle à son mari décédé, elle parle à ses amis, elle parle à sa fille, elle se parle aussi toute seule quand il n’y a personne d’autre. Elle parle d’elle, de ses envies, de ses peurs aussi, elle décrit par moment ce qu’elle fait. Elle nous fait partager ses pensées et ses réflexions. Elle nous fait partager ce qu’elle vit au quotidien.

Madeleine est une personne âgée très humaine, et très attachante. On se retrouvera tous dans certaines des choses qu’elle évoque. En tout cas je l’espère.

Elle a aussi beaucoup d’humour. C’est Madeleine.

Je ne travaille pas depuis longtemps sur cette histoire, mais j’ai eu le temps de m’y attacher. Elle est avec moi tout le temps ces jours-ci, dans un coin de ma tête.

Là, Madeleine est en train de préparer Noël. Elle est en train de réfléchir à son menu du réveillon.

J’ai déjà lu des ouvrages sur la maladie d’Alzheimer écrits en première personne. Ce qui m’intéressait ici n’était pas de décrire un effondrement ou de dramatiser les difficultés des personnes atteintes par cette maladie, mais de montrer comment les choses peuvent évoluer petit à petit, en partant d’un moment où les symptômes ne sont pas encore suffisamment marqués pour que le diagnostic soit posé.

Et surtout, de voir comment une personne malade donne du sens à ce qui lui arrive, s’arrange avec les symptômes pour continuer à rester une personne à part entière. Avec la souffrance, les angoisses, mais aussi la joie et les moments de bonheur.

OK, ça paraît un peu bizarre, comme ça, je ne sais pas si je vous l’ai bien vendu, et je ne savais pas trop comment ça allait tourner, cette affaire, mais je peux vous assurer que ça prend forme encore mieux que ce que j’espérais au départ.

Oui, je sais, il faut me croire sur parole.

Ce qui est étonnant, c’est de voir à quel point on peut écrire différemment d’un projet à l’autre. Au niveau de l’écriture elle-même, ou du style, bien sûr, mais je veux parler ici du rapport à l’écriture.

Concernant ma Grande Œuvre (la première, celle que j’ai déjà évoquée dans mon précédent post), les chosent semblent couler d’elles-mêmes. J’ai le sentiment bizarre que je donne la parole à mes personnages et que ce sont eux qui me racontent leur histoire, ce qui leur arrive. Je n’interviens que dans un second temps, de manière très superficielle, pour mettre en cohérence des détails et travailler (un peu) la mise en forme. C’est d’ailleurs un peu déroutant, comme si j’étais dépossédé de l’histoire que pourtant j’écris. Mais après tout, je ne suis peut-être que le scribe de mes personnages. Bon, si je vous dis que j’ai parfois le sentiment que certains d’entre eux me parlent et me font des demandes bien précises, vous allez demander à ce que je sois interné d’office. Donc je ne le dirai pas.

Concernant le Prince Charmant, le texte a été écrit quasiment à 80 % en premier jet et je ne l’ai que très peu repris après. Le texte coulait, les situations s‘enchaînaient à partir d’un petit noyau de départ d’une douzaine de pages écrites très tôt, qui s’est trouvé réparti entre le début (chapitre 1) et la fin, et j’ai écrit de façon globalement linéaire.

Et concernant Madeleine, par contre, c’est strictement linéaire. J’écris un chapitre après l’autre, et je n’ai pas envie, comme pour les autres projets, d’aller écrire un autre bout d’histoire qui aura lieu plus tard. C’est sans doute aussi parce que l’évolution de Madeleine constitue la colonne vertébrale de la narration. Devancer certains pans du récit, se serait squeezer une partie de cette évolution. Ce serait renoncer au projet, et puis aussi trahir Madeleine. Et ça, je peux pas.

Pourquoi écrire sur ce sur ce thème ?

Bon, je suis psychologue de formation, mais je n’ai jamais travaillé en lien avec les personnes âgées.

En revanche, ma Princesse Charmante à moi connaît (très) bien ce secteur, et je l’ai découvert avec elle, à travers les récits qu’elle en faisait, les discussions que nous avons pu avoir, et aussi ce que j’ai pu lire grâce à elle.

Ça faisait quelques temps que je pensais à écrire sur ce thème, les choses ont pris corps de façon un peu rapide, non préméditée. Quand j’ai commencé à écrire le premier chapitre, c’est que c’était le bon moment. C’était le 25 septembre 2018.

Ma Princesse m’aide beaucoup à avancer. Elle pose sur mon texte un regard lucide (mais bienveillant), souligne les incohérences ou ce qui est peu vraisemblable, me suggère de nouvelles pistes. Elle m’encourage, aussi. Ce livre, s’il voit le jour, lui devra beaucoup.

Voilà ce que je peux vous dire pour l’heure concernant IYADMDLSLR.

OK, j’ai d’autres projets, qui sont un peu en standby pour le moment mais j’avoue que j’ai du mal à m’investir sur plus de deux projets en même temps.

J’ai donc commencé un texte sur l’univers du travail (et tout particulièrement des ressources humaines), deux autres textes humoristiques (type feel good) et un autre texte, ma première Grande Œuvre, qui est de la fantasy.

J’ai aussi promis à ma fille de lui écrire un conte sur le personnage de Super-courgette, mais j’avoue bien humblement que là, je sèche un peu pour le moment. A ma décharge, c’est plus trop la saison. (mais si je dis ça à ma fille, elle va trouver que je suis un peu léger)

Si vous avez des idées géniales, n’hésitez pas !